Le psychologue, une personne ressource ?
Chaque être humain peut se retrouver un jour, momentanément, ou de façon plus durable démuni, perdu ou en proie à des angoisses qui l’empêchent de dormir, de travailler ou d’aimer tout simplement.
Dans certaines circonstances traumatisantes tout être humain peut s’avérer faillible ou vulnérable. Quelquefois c’est extrêmement compliqué de savoir d’emblée la ou les raisons de son mal-être. Parfois ça parait plus évident…
Personne n’est à l’abri d’un deuil insurmontable, d’une séparation douloureuse, d’un licenciement, d’un accident de la vie ou d’une maladie soudaine…
Comme tout un chacun peut se trouver emmêlé dans des questionnements autour de son existence, de choix de vie sans savoir quel chemin emprunter…
Le psychologue est une personne-ressource, une oreille attentive qui est formée :
- d’une part, pour repérer en vous certaines sources causant ce mal-être plus ou moins profond, plus ou moins ancien
- et d’autre part pour vous aider à extérioriser vos difficultés, vous permettre d’identifier vos propres ressources et vous accompagner, en vous guidant de manière personnalisée, en fonction de votre état et de votre situation précise pour (re)trouver votre goût à la vie, faire des choix, pouvoir trouver la force de sourire à nouveau ou de chercher à devenir simplement soi-même !
Comme D. Winnicott le souligne c’est en étant créatif que l’individu découvre QUI il est.
La thérapie est d’ailleurs une forme de création permanente, une forme de jeu thérapeutique où le psychologue n’est pas là pour façonner son patient en se cantonnant aux méthodes théoriques impersonnelles qu’il appliquera sans distinction à tout le monde, mécaniquement.
Mais au contraire, il réinvente en permanence avec son patient, en tant qu’être unique, les moyens à sa portée pour se dégager de ses fixations, de ce qui l’immobilise dans ses symptômes et découvrir ses propres créations pour (ré)activer en quelque sorte cette essence irréductible de son être, souvent méconnue par lui-même.
Le psychologue amène son patient à la parole (comme l’étymologie du verbe provoquer le suggère : pro-vocarer). Ainsi, F. Roustang aime scander que la psychothérapie se résume à une continuelle « provocation » qui appelle vers une réaction de la part de son patient en lui rappelant à chaque instant « qu’il n’a rien d’autre à faire que vivre » !
Autrement dit, trouver les moyens pour tenter de se rendre davantage disponible à son existence, à son ressenti, à son vécu, à ce qui se passe là, même s’il doit emprunter aussi quelques détours par le passé, pour re-trouver le temps, sa propre temporalité, tel un enfant qui découvre ce qui l’émerveille et qui le fait exister.
Tous les chagrins sont supportables si on en fait un récit
Hannah Arendt