Comment choisir son "Psy"
Le psychologue et le psychiatre ont tous deux des formations initiales qui permettent à terme, en fonction de leurs choix de spécialisations de pratiquer la psychothérapie avec une garantie de connaissances de base solides.
D’ailleurs le titre de « psychothérapeute » est protégé et réservé exclusivement aux psychologues cliniciens et aux psychiatres.
Le numéro ADELI permet de certifier que le professionnel peut utiliser le titre de psychologue et est agréé à pratiquer des psychothérapies.
Chaque parcours est unique et chaque praticien travaille avec ses propres bagages et ce qu’il a pu en faire.
Le travail sur soi-même et la supervision permet au praticien de se dégager de sa propre problématique et « faire avec » sa propre histoire de vie avant de s’occuper de celle des autres.
Contrairement au psychiatre qui est, quant à lui médecin, le psychologue ne prescrit pas de médicaments. Il a étudié pour un minimum de 5 ans (et souvent plus) la psychologie dans la faculté des Sciences Humaines et il est spécialiste de ce qui sous-tend « l’âme » : « psyché » et ses rapports humains.
Sans oublier que corps et esprit sont intiment liés. Les symptômes psychiques ont des expressions somatiques car ils sont supportés par un corps. Le psychisme n’existe pas indépendamment de son corps et vice versa. Le travail psychologique s’ancre donc dans un corps et doit tenir compte des enjeux psychosomatiques. Le corps « parle » son propre langage, ce que le psychisme agite parfois dans les comportements et ses troubles, à défaut d’une autre expression.
L’outil privilégié du psychologue reste la parole mais il manie aussi des techniques, en fonction de ses formations, ses stages, séminaires et les emplois occupés, qui facilitent l’expression thérapeutique (hypnose, EMDR, médiation art-thérapique, outils comportementaux, systémiques, psycho-corporels, groupaux etc.).
Chaque psychologue peut avoir des orientations, voire des obédiences (psychanalyse, cognitivisme, systémie, etc.) ou simplement des sensibilités qui inspirent sa pratique et donnent un contenant et un fil conducteur qui garantit une éthique professionnelle.
Or, on ne peut être spécialiste de tout comme c’est réducteur d’être enfermé dans une seule et unique pratique qu’on applique indistinctement à tous.
Dans tous les cas, rien ne peut prédire le type et la qualité de la relation unique qui va être engagée entre un patient et son thérapeute. En effet, aucune spécialité ne modifie la personnalité ou le libre arbitre d’un psychothérapeute et tant mieux !
Toutefois, à mon sens, une demande auprès d’un « psy » peut trouver son essor thérapeutique lorsque la « réponse » en face n’est pas galvaudée, résumée à un simple inventaire de « bonnes pratiques » mais plutôt qui laisse la place à la subjectivité de la personne qui s’exprime.
Ecouter c’est accueillir l’autre avec reconnaissance sans se substituer à lui pour lui dire ce qu’il doit être
Jacques Salomé
A qui faire confiance ?
Quelle que soit sa spécialisation et ses outils, un bon thérapeute ne se résume pas à un simple exécutant d’une quelconque théorie mais lorsqu’il reste authentique et inventif.
Mon avis est que l’essentiel du choix ne dépend pas tant de la technique utilisée ou de telle obédience précise, affirmée et exclusive (souvent conseillée par un ami ou vue dans tel magazine comme une méthode « miraculeuse ») mais de la qualité et de la richesse du travail effectué avec un praticien dans un climat de confiance et de sécurité.
Un des signes qui ne trompe pas est la liberté de pouvoir dire si vous avez le sentiment de ne pas avancer ! Chaque être humain est unique et ce qui convient à l’un ne convient pas forcément à son voisin.
Cependant, Il me paraît indispensable :
- d’une part de se fier à quelqu’un qui possède les diplômes et les agréments nécessaires pour exercer à la fois en tant que psychologue que psychothérapeute.
Un minimum d’études spécialisées en psychologie avec un Master 2 en psychologie clinique (ou un DESS de psychologie clinique et pathologique) est requis pour avoir le titre de psychologue et les qualifications nécessaires pour exercer ce métier tout comme pour avoir le titre de psychothérapeute. Le numéro ADELI est obligatoire pour exercer.
- mais d’autre part, faire confiance à son propre ressenti ! Lorsque la méthode utilisée, la manière de procéder ou l’attitude du « psy » en question ne vous convient pas pour différentes raisons ou qu’il vous met mal à l’aise c’est très important de pouvoir le formuler.
Un psychologue compétent avec des principes éthiques doit pouvoir entendre cela et agir en conséquence :
- soit travailler avec vous sur la nature de cette difficulté dans l’interaction thérapeutique,
- soit réguler son positionnement,
- soit alors vous diriger vers un confrère ou une consœur.
Bien écouter, c’est presque répondre
Marivaux